L’activité : Cent trente-six ans ! Cela fait 136 ans que le nom Herman est associé à la chapellerie. Il est vrai aussi qu’en 1874, quand Justin Herman a flairé la bonne affaire au détour d’une conversation dans une… diligence, tout le monde sortait couvert et les chapeaux se vendaient comme des petits pains. N’empêche, parti de rien, il a créé une entreprise florissante spécialisée dans la fabrication de couvre-chefs (chapeaux et casquettes), qu’il a transmise de génération en génération, jusqu’à Alexandre Herman.

À 36 ans, le nouveau patron – bachelier en ressources humaines et ancien consultant dans des cabinets de recrutement – avance cependant dans un marché plus complexe. L’évolution des coûts de production et la mondialisation croissante ont eu raison de la manufacture historique : en 2000, la mort dans l’âme, Pierre Herman sort la dernière casquette de l’atelier wellinois. Mais c’était compter sans le sursaut de la génération suivante, qui réinvente bientôt le business du chapeau : d’une part, la conception et le design à Wellin, d’autre part, la production en Amérique centrale, en Amérique du Sud et, surtout, en Asie (en Chine principalement). Quant aux clients finaux, ils évoluent entre Belgique, France et Grand-Duché de Luxembourg.

À 136 ans, la chapellerie Herman génère une dizaine d’emplois contre une centaine il y a un siècle, mais elle renoue avec le succès. Dans un marché de niche, elle joue sur les plates-bandes de Stetson, Borsalino, Panniza, Bailey… Qualité comparable mais prix plus abordables pour le client. Il faut dire que le chapeau est redevenu à la mode, il trône au rayon « accessoires » au même titre que les bijoux, les ceintures… Herman travaille cependant sur tous les segments, de la chapellerie classique jusqu’au sport wear en passant par le vêtement de travail. Par ses choix de modèles et de coloris, la chapellerie wellinoise tente de généraliser le produit couvre-chef à toutes les générations afin de lui rendre ses lettres de noblesse.

Le succès se mesure aussi aux investissements matériels et immatériels : un nouveau hall digne de notre époque accueille désormais stocks et bureaux tandis que la marque a renoué avec une présence commerciale plus agressive sur les foires spécialisées et dans les réseaux de distribution. L’entreprise renforce donc sa position, dope son chiffre d’affaires notamment en multipliant les produits annexes (gants, écharpes, parapluies…) et donne à ses créations un rythme de vie plus proche des tendances et des saisons.

Une entreprise qui rêve aussi, un jour, de reprendre une micro-production dans sa région d’origine.

Le projet : Les évolutions récentes de la société se sont faites sous l’impulsion d’Alexandre Herman, administrateur-délégué du groupe. Il entend accélérer encore ces processus de changement et la croissance de son chiffre d’affaires, notamment en rachetant un concurrent situé près de Lyon. Il s’agit de la première étape d’un processus de croissance externe plus systématisé dans un marché à nouveau porteur.

L’intervention Eurefi : L’intervention d’EUREFI vise à accompagner l’expansion stratégique (rachat d’actions et rachat du concurrent français) et à structurer le groupe en vue de réaliser à l’avenir d’autres opérations de croissance. À cette fin, EUREFI investit 750.000 euros dans Herman International, situé au Luxembourg et appelé à jouer un rôle de plateforme de développement à l’international.

 

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